vendredi 5 décembre 2014

Faster Than Light (pc)

J'aime l'espace. J'aime l'idée qu'on puisse y envoyer des trucs qui vont voyager pendant 10 ans avant d'atteindre une comète, puis se poser dessus pour s'éteindre tranquillement parce que ça marche à l'énergie solaire et, pas de bol, le bidule est à l'ombre d'un rocher. Je trouve ça à la fois très romantique (essayer de comprendre d'où vient la vie sur terre, essayer de comprendre si il y a autre chose que nous, se lancer dans des projets à long terme sans savoir si ils vont aboutir) et complètement inconscient (mec, tu veux pas mettre l'argent que tu injectes dans la conquête spatiale dans un truc plus concret, comme, par exemple, la faim dans le monde?).

J'aime donc beaucoup les jeux qui se passent dans l'espace. J'ai passé beaucoup de temps sur des jeux comme Freespace, ou X-Wing vs Tie Fighters (alors que je ne suis pas si fan que ça de Star Wars), qui nous mettaient aux commandes de vaisseaux spatiaux ultra classes, au sein d'équipes de choc, à voler en formation autour de bâtiments gigantesques qu'il fallait protéger... C'était épique, c'était dangereux, et vraiment pas facile. Je me rappelle de moments tendus où je devais basculer l'énergie de mon bouclier vers mes moteurs pour me permettre de fuir plus vite un combat qui commençait à tourner cacao, à réellement suer pour ne pas me planter dans les touches tout en louvoyant sous le feu nourri de l'ennemi en surnombre (je suis assez fort dans la fuite).

Puis j'ai sauvé la galaxie avec mes potes extraterrestres dans la trilogie Mass Effect, sur laquelle j'ai pris beaucoup de plaisir et couché virtuellement avec une créature dont on ne voit pas le visage car elle porte une combinaison intégrale (masque compris) pendant toute la saga. Je t'explique même pas l'odeur de renfermé là-dedans.

Mais je ne suis pas là pour raconter mes vieux souvenirs de tocard intergalactique. Je suis là pour vous parler de mes tentatives répétées de parvenir à rejoindre ma flotte dans Faster Than Light (FTL quand on est dans le vent).

Le jeu nous place au commandement d'un vaisseau spatial poursuivit par une flotte entière de vaisseaux ennemis : on détient des informations vitales et le but est de les ramener à notre centre de commandement situé à l'autre bout de l'univers. On fait difficilement plus basique, d'autant plus qu'on ignore tout de ces données sensibles, ou encore des motivations de nos ennemis, nommés "Rebelles". Hé, si ça se trouve, les méchants c'est nous, on est l'Empire, et les Rebelles ont sûrement de très bonnes raisons de nous vouloir nous choper.

Le déroulement d'une partie est très simple : on choisit notre vaisseau (au début, il n'y en a qu'un, mais on peut - difficilement - en débloquer au fur et à mesure), et on y va : un texte nous dit que nous sommes en fuite et qu'il ne faut pas trop trainer à rejoindre le point à l'autre bout de la galaxie qui nous permet de faire un saut jusqu'à un autre système (un saut FTL, Faster Than Light, d'où le titre du jeu, hé ouais). Pour rejoindre ce point, il faut faire de multiples "sauts" de planètes en planètes, jusqu'à rejoindre le point de rendez-vous. En tout, il y a huit galaxie, ce qui représente une à deux heures de jeu (si tant est que vous arrivez à atteindre votre objectif).

L'écran de début de partie, où on peut choisir son vaisseau. Celui-là, c'est le premier que l'on débloque, et, de mémoire, on l'obtient en arrivant à la cinquième galaxie. Je conseille chaudement ce vaisseau dès qu'il est disponible : c'est avec lui que je suis allé le plus loin.


Seulement, voilà : chaque saut coûte du carburant, qui est une ressource rare, et chaque arrivée à une nouvelle zone déclenche un évènement aléatoire. Ca peut être des mecs qui veulent nous buter, un éclaireur Rebelle qu'on doit détruire avant qu'il n'indique notre position à sa flotte, un vaisseau qui a besoin d'un coup de main pour l'aider à maitriser un incendie à bord, une balise de détresse sur une planète... Ces évènements sont nombreux, et souvent, on peut choisir de ne rien faire : envoyer notre équipe réduite aider un vaisseau en quarantaine au risque de voir un membre de notre équipage choper un  virus bien dégueulasse qui contaminera tout le vaisseau? Récupérer un mec qui vit seul sur une planète depuis des années, gagnant au passage un membre d'équipage? Mais si ce mec est devenu complètement cinglé à force de solitude, qui dit qu'il ne va pas entièrement buter tout le monde dans le vaisseau spatial? Ou encore, plus fréquent, des pirates attaquent des civils : on les aide, sachant qu'on peut se faire salement amocher, et que rien ne garantit que ces civils aient une récompense à la clef, ou alors on fait genre qu'on a rien vu et on se tire, ou on accepte le pot de vin des pirates?

Une rencontre aléatoire. C'est le début de la partie, tout est possible.

Chaque décision a son importance, car la mort est définitve dans FTL. On meurt, on perd. Pas de sauvegarde, on reprend du début, en essayant de faire les choses mieux, mais rien ne dit que ça se passera de la même façon, puisque chaque galaxie est générée aléatoirement.

Le même combat, trente seconde plus tard. C'est chaud pour mon cul, mais je vais le défoncer. (mode porn off)
 
Et en même temps, prendre des risques est clairement payant dans ce jeu : détruire d'autres vaisseaux est le meilleur moyen de récupérer de l'argent, argent qui permettra de réparer le vaisseau, acheter du précieux carburant, améliorer notre équipement, acheter de nouvelles armes, embaucher de nouvelles recrues... Et dans la mesure où vous n'aurez jamais assez pour tout acheter, choisir entre améliorer son bouclier ou des nouvelles portes qui ralentiront les ennemis qui vous prendront d'assaut (oui, ces petits bâtards peuvent balancer une téléportation, Scotty! Mais nous aussi si on achète le gadget correspondant) peut faire la différence sur la fin de partie.


Parfois il ne se passe rien. C'est bien aussi.

Le coeur du jeu est donc le combat : notre vaisseau et celui de l'ennemi sont en vue de dessus, on peut mettre le jeu en pause pour donner des ordres (toi, va dans la salle des machines, toi, va éteindre l'incendie qui s'est déclaré en salle des missiles, toi, pilote moi ça) tout en choisissant sur quoi tirer en face : détruire le bouclier ennemi pour faire plus de dégâts plus rapidement? Eclater son artillerie lourde? Ou, plus fourbe, exploser son recycleur d'oxygène pour l'asphyxier? Les tactiques sont nombreuses et le plaisir de jeu énorme : chaque saut garde son lot de surprise, et chaque combat peut être le dernier, la moindre erreur ne pardonnant pas. Je suis mort une fois, par exemple, parce que l'ennemi, ce sale bâtard, avait détruit mon système de caméra interne : je ne voyais plus rien dans le vaisseau. Je bute ce fumier, mais je suis mort peu de temps après car je n'avais pas remarqué qu'un incendie s'était déclaré dans la soute à oxygène. Le truc tout bête. Et même si on meurt souvent (et je joue en facile les gars, en normal c'est même pas la peine), ce n'est pas frustrant, car le jeu est juste. Hé, je suis mort, pour le coup c'était de ma faute.

La carte de la galaxie. Juste pour vous montrer que je suis arrivé au bout, histoire de me la raconter un peu et prouver un monde que je ne suis pas qu'un complet tocard.
Donc j'adore ce jeu, et comme vous pouvez le remarquer sur les images, il est franchement pas beau. Ce qui n'est pas grave en soit. C'est un petit jeu fauché, financé par Kickstarter (pour ceux qui ne le savent pas, il y en a, c'est un site de financement participatif : vous voyez un projet qui vous branche, vous donnez de l'argent. Pour le jeu vidéo, vous êtes assuré d'avoir une copie du jeu plus quelques bonus si vous avez été un généreux donateur, enfin, si le jeu sort... Il me semble que FTL est un des premiers jeux financé par Kickstarter à voir le jour, mais je n'ai pas vérifié) bourré d'idées géniales. L'univers SF comprend son lot de races extraterrestres qui ont leurs propres religions et inimitiés, certains évènements aléatoires rendent hommage à d'autres oeuvres du genre, et dans la mesure où, mis à part les combats, on n'a que du texte, le jeu fait marcher l'imagination à fond les ballons.

Premier combat dans la dernière galaxie. Je me suis fait démonter, littéralement.
Et bon sang, on veut arriver à notre point de rendez-vous, on veut retrouver notre flotte, on veut savoir ce qu'il y a au bout du voyage. Personnellement, pour moi, c'est la mort : j'ai vu le boss de fin, et il m'a bien fait comprendre qui était le patron. Qu'ai-je fait après m'être pris une grosse doudoune? J'ai recommencé une partie. Et encore une autre. Avec toujours ce petit frisson d'excitation : y aura quoi après?

Une boutique. Ah bah je savais pas où la mettre cette photo, ici vaut aussi bien qu'ailleurs.
 
Bref, du tout bon pour moins de dix euros. Et ce n'est pas un jeu gourmand, il tourne sur tous les pc. Là en plus il vient de passer en "Advance Edition", avec plein de trucs en plus, comme de nouvelles races extraterrestres, de nouevaux évènements aléatoires, pour encore plus en chier, mais dans la joie et la bonne humeur.

1 commentaire:

  1. [...]car la mort est définitve dans FTL. On meurt, on perd[...]. Tu as égayé mon petit déjeuner. Merci!

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